Africompost

LE PROJET AFRICOMPOST

Le projet Africompost apporte aux villes des pays en développement des solutions durables pour le traitement de leurs déchets en organisant une filière économique de valorisation des ordures ménagères. Le coût de traitement et les impacts négatifs sont réduits.
Le projet Africompost, mené par le consortium GoodPlanet-Gevalor-ETC Terra, développe des unités de valorisation des déchets organiques dans 5 grandes villes africaines. Le tri et le compostage permettent d’améliorer la gestion locale des ordures ménagères, tout en en réduisant leur impact sur l’environnement. En outre, la production de compost, grâce à un broyeur a compost, contribue au développement de l’agriculture locale et s’accompagne de la création d’emplois pour les populations les plus défavorisées.

Après une première phase d’investissement et d’apprentissage, l’autonomie de gestion des unités de compostage sera assurée par la vente combinée de compost, d’autres produits valorisés (verre, pavés plastiques…) et la valorisation carbone des réductions d’émissions de méthane permises par le traitement contrôlé des déchets.

A la suite du premier projet développé à Mahajanga (Madagascar), le Consortium réplique l’approche dans 4 autres villes d’Afrique, dont Lomé (Togo) et Dschang (Cameroun). Deux autres sites de compostage, situés a priori à Bouaké en Côte d’Ivoire, et à Antananarivo (Madagascar), sont intégrés en fonction de leur avancement.

Dans chacun des pays considérés, Gevalor, GoodPlanet et ETC Terra travaillent avec les communes et les organisations de la société civile pour la mise en place de ces unités.

L’unité de compostage s’intègre dans la politique de gestion des déchets définie par la collectivité.

Celle-ci assure la collecte des déchets et la mise à disposition des terrains et est propriétaire des installations et des équipements de l’unité de compostage.

L’opérateur local (organisation de la société civile) gère l’unité de compostage, la sensibilisation auprès de la population et la vente des différents produits recyclés.

Par un suivi et des formations adéquates, les opérateurs locaux de compostage doivent devenir totalement autonomes au bout de 4 à 6 ans. Ils maitriseront non seulement la préparation et la vente d’un compost de bonne qualité, ainsi que d’autres produits valorisés, mais aussi le suivi des émissions de méthane, nécessaire à l’obtention de crédits carbone.

Ces trois sources de revenus contribuent à l’équilibre financier des opérations. Le transfert de compétences accompli par GoodPlanet, ETC Terra et Gevalor permettra aux partenaires locaux de répliquer à leur tour l’expérience dans de nouvelles villes.

La problématique des déchets dans les Pays en développement


La gestion des ordures ménagères est un immense défi. Les municipalités doivent faire face à des quantités croissantes de déchets avec des moyens financiers limités. Lorsqu’ils sont collectés, ils sont en général enfouis sans précaution à la périphérie. Outre le coût de leur transport, ce stockage crée de fortes nuisances sanitaires et environnementales: insalubrité pour les populations, pollution des nappes phréatiques et émissions de très grandes quantité de méthane qui participe au réchauffement climatique.

Le compostage


Les 3 unités d’Africompost à Lomé (Togo), Dschang (Cameroun) et Mahajanga (Madagascar) traitent plus de 80% des ordures ménagères qui leur sont confiées. Une fois triées, elles sont mises en tas, régulièrement retournées et aérées pour se transformer naturellement en compost.

Le compost produit a un taux optimal en matière organique ce qui en fait un apport fertilisant pour le sol de grande qualité, répondant aux normes internationales.

Chaque unité de compostage peut traiter environ 8 à 10.000 t de déchets par an ce qui contribue à l’assainissement de la ville et évitera l’émission d’environ 30 000 tonnes équivalent CO2 en dix ans.

Les autres filières de valorisation

La valorisation de la plus grande partie des déchets ménagers est un objectif fort du projet Africompost. Selon les villes où elles sont implantées, les unités de traitement développent des procédés de recyclage des déchets d’agro-industries, du verre, du plastique, ou encore certains déchets environnementaux. Les unités produisent ainsi des combustibles, des enduits muraux, des briques ou des pavés, des engrais et répondent ainsi à la demande locale des consommateurs.


Charbon vert » Briketeco » produit à partir des déchets végétaux (Madacompost)


Combustible bio masse produit à partir de papier /carton (Madacompost)


Verre pilé pour la production d’un enduit mural (ENPRO)


Korneco. Engrais naturel à base de corne broyée (Madacompost)


Pavés autobloquants produit à partir de sacs en plastique pour un usage routier ou piétonnier (Madacompost)


Parpaings de construction produits à partir de sacs en plastique (Madacompost)


Compost enrichi à la fiente de poule ( ERA Cameroun)

Impacts agricoles

Le compost est le principal produit des unités de valorisation de déchets d’Africompost. C’est un bio-fertilisant convenant à toutes les cultures. Il reconstitue durablement le biotope des sols. Il est commercialisé dans les zones agricoles de maraîchage situé généralement aux alentours des villes. Il s’inscrit ainsi dans le développement d’une agriculture de circuit court plus écologique.

Le compost apporte des nutriments aux sols. Il favorise leur mise à disposition progressive en fonction des besoins des plantes cultivées, au contraire des engrais chimiques qui sont rapidement lessivés par les pluies et appauvrissent les sols.

Impacts écologiques

La production du compost évite que la décomposition non maîtrisée des déchets ménagers n’entraîne l’émission de méthane, massive dans les pays au climat tropical. L’impact environnemental du projet Africompost touche directement les populations. Il contribue à réduire les quantités de déchets en dépôt à ciel ouvert, qui polluent les sols et rendent le milieu insalubre.

Impacts sociaux

Développer une industrie de valorisation des déchets signifie la création d’emplois stables pour des populations défavorisées. Le projet offre ainsi, à plus de 300 travailleurs, un revenu régulier, des droits sociaux, un statut social et un suivi médical, touchant ainsi, avec leur entourage, plus de 2000 personnes. Par ailleurs, la démarche d’Africompost favorise volontairement le travail des femmes.

Impacts économiques

Africompost est un projet global. Il offre aux collectivités des solutions pour réduire les coûts du traitement des déchets. L’idée de valoriser les déchets donne la possibilité de développer une filière économique en commercialisant du compost et d’autres produits répondant aux besoins des populations. Elle permet également de valoriser des crédits carbone sur le marché volontaire. Toutes ces raisons inscrivent le projet Africompost dans une démarche d’excellence bénéficiant du label Gold Standard qui évalue l’ensemble de ses impacts sociaux, économiques et environnementaux.
Après une première phase d’investissement et d’apprentissage avec les opérateurs locaux de valorisation, l’autonomie de gestion des unités de compostage doit être assurée par le paiement du service de traitement par la collectivité, la vente de compost et d’autres produits recyclés (verre, pavés plastiques…) ainsi que la valorisation des crédits carbone correspondant aux réductions des émissions de gaz à effet de serre des unités.

Les communes et le projet Africompost


A la suite d’un premier projet développé à Mahajanga (Madagascar), le Consortium (GoodPlanet-Gevalor-ETC Terra) a répliqué l’approche dans 4 autres villes d’Afrique, dont Lomé (Togo) et Dschang (Cameroun). Deux autres sites de compostage, situés a priori en Côte d’Ivoire et à Madagascar, devraient progressivement être intégrés en fonction de leur avancement.
Dans chacun des pays considérés, Gevalor, GoodPlanet et ETC Terra travaillent avec les communes et les organisations de la société civile pour la mise en place d’unités de compostage et de valorisation.

L’unité de compostage s’intègre dans la politique de gestion des déchets définie par la collectivité. Celle-ci assure la collecte des déchets et la mise à disposition des terrains et est propriétaire des installations et des équipements de l’unité de compostage.L’opérateur local (organisation de la société civile ou petite entreprise) gère l’unité de compostage, la sensibilisation auprès de la population et la promotion du compost auprès des agriculteurs.

Analyse des coûts et des bénéfices à Lomé

Il est aujourd’hui urgent pour la ville de Lomé d’ouvrir une nouvelle décharge après la saturation de la première. Plus éloignée des zones de collecte d’ordure des ménages, cette nouvelle décharge augmente fortement les coûts de transport. La ville de Lomé doit choisir entre différents scénarios pour gérer ses coûts de traitement des déchets car c’est l’un des premiers postes budgétaires de la ville

La plateforme de valorisation mise en place à Lomé traite environ 4000 tonnes de déchets. L’enjeu est aujourd’hui de pérenniser ce centre et pouvoir le développer afin d’apporter à la ville une solution alternative et écologique pour le traitement de ses ordures.

La valorisation des déchets est à la fois une réponse environnementale satisfaisante et une réponse sociale car elle génère des emplois qualifiés. Elle est aussi techniquement et économiquement bien plus intéressante sur le plan économique. En effet, la plus grande partie des ordures collectées peut être pris en charge par la plateforme. La vente des produits recyclés et la valorisation des crédits carbone en qui en découle permet de récupérer environ 30% du coût de traitement par tonne. De plus, le tonnage de déchets à enfouir dans la décharge est largement diminué. Cela se traduit par une baisse importante du coût de transport et d’enfouissement pour la commune.

Si la plateforme parvient à autofinancer 30% du coût de traitement par tonne de déchet, les 70% restant doivent être pris en charge par la ville. Malgré cela, la ville économise encore 24% sur les coûts de transport et de mise en décharge.

La mise en réseau

Les partenaires d’Africompost mettent en commun leur expérience et la diffusent auprès des acteurs qui cherchent des solutions pour gérer les déchets de leurs villes. La croissance exponentielle du nombre d’habitants et des déchets produits est un immense défi à relever.

Des ateliers de réflexion sont organisés chaque année dans le cadre du réseau Re-Sources dans le but de pouvoir échanger et diffuser les bonnes pratiques de gestion des déchets ménagers. L’objectif est d’informer, promouvoir et convaincre les décideurs publics à participer et à adopter une démarche de valorisation des déchets afin de réduire leurs impacts sociaux sanitaires et environnementaux.

Partenaires techniques

GOODPLANET est une Fondation de droit français reconnue d’Utilité Publique oeuvrant à la sensibilisation et à l’éducation du public à l’environnement. GoodPlanet est le chef de file du projet Africompost et assure la valorisation des crédits carbone auprès de ses partenaires .

GVALORGEVALOR est une association loi 1901 créée en octobre 2004, développant des solutions pour la gestion des déchets adaptées aux conditions des pays en développement. Gevalor appuie ses partenaires locaux dans le développement de leurs projets et dans l’accès à la finance carbone pour leur permettre d’atteindre une autonomie technique et financière.

ETCTERRAETC Terra est une association loi 1901, créée en avril 2012, mettant en oeuvre des projets qui concilient dynamisme économique et préservation du capital naturel dans les territoires des pays du Sud. Depuis juillet 2012, ETC Terra intervient pour le compte de GoodPlanet dans les activités de coordination d’Africompost, la capitalisation, l’appui et l’expertise technique.

Partenaires locaux

MADACOMPOSTMadacompost est une société à responsabilité limitée. Elle a pour objet la valorisation des ordures ménagères et des déchets connexes issues des collectes réalisées par les communes urbaines à Madagascar. MADACOMPOST contribue à la création d’emplois, à l’assainissement de l’environnement urbain, et à la protection de l’environnement en mettant en œuvre des techniques appropriées au développement agricole périurbain. Madacompost est lauréat en 2015 du prix Energy Globe Award pour Madagascar.

ENPROENPRO est une association fondée en 2000 pour assurer la pré-collecte des déchets du 5e arrondissement de Lomé. Depuis 2010 ENPRO opère une plateforme de compostage pour valoriser ces déchets, avec l’appui du laboratoire GTVD de l’Université de Lomé.

ANASURANASUR l’Agence Nationale de la Salubrité Urbaine de Côte d’Ivoire est un Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial (EPIC) créé en 2007. L’ANASUR est l’autorité de régulation de la gestion des déchets : dans la perspective de la modernisation de la gestion des déchets, l’ANASUR fait de la valorisation des déchets, un axe essentiel de sa stratégie globale.

ERA – Cameroun est une association de droit camerounais créée en juin 1995. Depuis sa création, elle développe des activités visant à contribuer à la baisse du taux de concentration des déchets dans les villes et campagnes, à améliorer l’accès à l’eau potable dans les zones périphériques des grandes villes et les centres secondaires, à limiter des émissions des gaz à effet de serre. Elle développe des technologies propres pour l’énergie décentralisée.

LOMÉ

ENPRO est une ONG Togolaise qui collecte les déchets du 5e arrondissement de Lomé et les valorise sur un site basé en ville. Cette unité de valorisation a été mise en place en 2010 avec l’appui scientifique de l’Université de Lomé.

Ce site, aménagé pour traiter jusqu’à 11 000 t, recycle plus de 2/3 des déchets entrants par le compostage, la séparation du sable et le recyclage du verre. Grâce à son implantation géographique, le fonctionnement de l’unité de valorisation d’ENPRO permet à la ville de Lomé de réaliser des économies importantes sur le transport des déchets vers la décharge installée à l’extérieur de la ville.

Le développement et la duplication de la plateforme de compostage est en conséquence une solution envisagée pour augmenter ces impacts positifs. Cette solution est cohérente avec le schéma directeur défini par la commune, qui envisage d’ici 2020 un traitement d’environ 20 000 tonnes de déchets par compostage.

« Le compost que nous produisons à l’initiative du projet AFRICOMPOST constitue une véritable solution durable pour la reconstruction de nos terres hautement sollicitées par une agriculture intensive, avec usage systématique d’engrais chimiques qui ont contribué à lessiver les sols au fil des années. Nous sommes arrivés à l’ère des amendements organiques : le compost. » - David Adam

DSCHANG

La Commune de Dschang fait appel à l’ONG ERA Cameroun pour renforcer son système de gestion des déchets ménagers.

ERA – Cameroun est une ONG de développement et d’environnement créée en 1995. Ses activités sont centrées sur les domaines d’accès à l’eau potable et assainissement, l’environnement (gestion des déchets et énergies propres), amélioration urbaine (développement participatif de quartiers, restructuration urbaine) et accompagnement des populations dans le cadre de grands projets de développement.
La collaboration avec la commune de Dschang porte en premier lieu sur la valorisation des déchets organiques pour réduire les volumes mis en décharge : développement de deux unités de compostage et promotion du compostage familial dans les quartiers les plus éloignés.

Par ailleurs la collecte des déchets est également optimisée avec la mise en place de nouveaux outils de gestion techniques et financiers. Les opportunités de valorisation d’autres déchets – plastiques, électriques et électroniques sont également explorées pour renforcer la rentabilité de l’activité, avec l’intégration de nouvelles filières.

Cette expérience est partagée avec d’autres communes et d’autres organisations de la société civile du Cameroun et des pays de la sous-région.

« Ce qui résume pour moi l’importance d’une telle unité c’est : « Le compostage pour une ville propre et une agriculture biologique, rentable et durable » ou encore « from waste to wealth ». Cela prend bien sûr en compte d’autres filières de valorisation que le compostage et ne se réduit pas à notre unité actuelle. » - Joel Sagne – ERA Cameroun

MAHAJANGA

Sur le site de la décharge de Mahajanga, Madacompost trie les déchets collectés par la Municipalité grâce à sa centaine de salariés, anciens recycleurs informels.

De ce gisement, ils produisent chaque année des centaines de tonnes de compost, des centaines de m² de pavés et de briques en plastiques recyclés, des combustibles alternatifs et des engrais azotés. Le traitement de la matière organique – 80 % des déchets – supprime l’émission de méthane : la finance carbone permet de valoriser cet impact positif et contribue à équilibrer les comptes.

Madacompost diffuse largement son expertise sur la gestion et la valorisation des déchets auprès de plusieurs collectivités à Madagascar (Antananarivo, Nosy Bé, Moramanga, … ) et à l’étranger (Comores, Togo).

« La société ne limite pas ses activités à la ville de Mahajanga, et entend partager ses acquis avec tous les organismes souhaitant investir dans l’embellissement de leur ville en général et la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique en particulier. Ainsi, Madacompost accompagne aujourd’hui d’autres villes à Madagascar (Antananarivo, Nosy-Be, Moramanga, Ambatondrazaka, …) et à l’international. » - Mihajasoa Faly Andriamiadana

PRODUCTION DE MADACOMPOST

KOMPOSTECO

C’est un produit riche en humus et en matière organique stabilisée. Cet amendement organique naturel est produit à partir de la décomposition de la matière organique contenue dans les ordures ménagères minutieusement triées et sélectionnées.

PLASTECO

Production de briques et pavés autobloquants fabriqués à partir de sachets plastiques, qui bouchent les réseaux d’assainissement, dénaturent fortement les paysages et bloquent le système digestif d’animaux terrestres ou marins (tortues notamment) qui les ingèrent.

En 2014, Madacompost a commercialisé 1400 m2 de briques et 375 m2 de pavés autobloquants, correspondant au recyclage de plus de 11 millions de sachets plastiques ou équivalent (plusieurs industriels de Mahajanga nous livrant également leurs déchets plastiques) !

$### BRIKETECO
Ces briquettes de combustible sont fabriquées à partir de particules fines de charbon récupérées dans les déchets ménagers et/ou à partir de déchets ligneux pyrolysés sur notre plateforme de production. Leur utilisation contribue à la réduction de la pression sur les forêts de la région d’où est issu le charbon de bois utilisé par plus de 90% des ménages malgaches.

La Briketeco peut être utilisée avec tous les types de foyer (amélioré, traditionnel, barbecue) et dégage, dans la durée, une chaleur constante.

KORNECO

Cet engrais naturellement riche en azote produit à partir de corne présente l’avantage :

PRESSE

– L’interdiction des sacs en plastique se mondialise / LE MONDE | 03.01.2013 Par Gilles van Kote
– Forum Convergences 2015, Prix International Convergences / Communiqué de presse > Mardi 1er octobre 2015
– Madacompost redonne vie aux déchets de Madagascar
– Africompost (Projet de compensation carbone) / Mars 2014

RFI
C’est pas du vent / 1 – Les vertus du compost pour les villes africaines / Diffusion : dimanche 6 mai 2012
C’est pas du vent / 2 – Les vertus du compost pour les villes africaines / Diffusion : dimanche 6 mai 2012